Site archéologique de Laumière, 12490, Saint Rome de Cernon, Sud Aveyron
Site archéologique de Laumière
Le Bois Grand ou bois de Laumière
Ce secteur est situé sur la commune de Saint-Rome-de -Cernon. Il comprend quatre dolmens et des ruines de murs, les traces de deux fours à chaux et d'une enceinte. Il fut signalé par Jean Poujol dans "Cahier de l’Adralhan", 1985. Le site se trouve sur une terrasse 70 m au dessus du Cernon.

Les dolmens sont des sépultures construites entre - 5000 et - 3000 ans. A l'origine, un dolmen comprend deux orthostates en calcaire dressés et presque parallèles, recouvertes par une dalle plate (la table), d'une plus petite dalle pour fermer le couloir (dalle de chevet) le tout enterré sous un tumulus (tas) de pierres et de terre : seule la table était visible et la partie centrale servait de tombe. L'Aveyron en est riche, c'est le premier département français par le nombre.
Les dolmens
Sur la route Saint Rome de Cernon - Saint Affrique, la D 999, à la sortie du village, prendre à droite direction Tergues par la D 9. Arrêt au carrefour avec une petite route à gauche, un panneau indique "Dolmen". Après 800 m sur un chemin, le premier "mégalithe" se trouve à droite dans le Bois Grand :

- C : Piliers en biais, table inclinée, tumulus partiellement visible de 7 m de diamètre et pas de dalle de chevet :
- table : 2 m x 1m55 x 0,43 m,
- pilier Nord : 2m65 x 1m30 x 0,32 m,
- pilier Sud : 2 m x 1m10 x 0,37.
Suivre le tracé sur la carte vers le second :

- B : Carthailhac mentionne : « Grand tumulus de 15 m de diamètre, entouré d’une épaisse muraille de pierres. La hauteur du tumulus n’est plus que de 3 m il recouvrait sans doute autrefois le dolmen. » (Galtier 1971)
Taille plus importante, un pilier droit contre un mur bâti, l'autre et la table inclinés, tumulus en partie visible :
- table : 3m60 x 3m70 x 0,65 m,
- pilier Nord : 2m60 x 2m10 x 0,40 m,
- pilier Sud : 2m70 x 1m30 x 0,35 m.
Quelques dizaines de mètres plus loin, le dernier de cette série :

- A : Toutes les parties de ce dolmen sont plus ou moins inclinées, trace de mur dans le tumulus prolongé par un clapas de 10 l de long vers le Sud-Est :
- table : 2m x 1m50 x 0,30,
- pilier Nord : 1m90 x 1 m x 0,30 m,
- pilier Sud : 1m90 x 1 m x 0,30 m.
Les ruines
L'endroit est couvert de végétation, buis principalement ; il est donc difficile d'y retrouver les éléments signalés par Jean Poujol : un mur d'une vingtaine de mètres et au minimum de 80 cm d'épaisseur très bien assemblé, une enceinte non fermée, divers pans de murs, mais aucun vestige de toiture, ni tuiles ni lauze ni reste de charpente ! Donc, un village ? Mais de quelle époque ? Conclusion provisoire : Haut-Moyen Âge ou du Moyen Âge ! Si la pyrale du buis continue de faire des ravages, la visibilité sera meilleure et peut être parviendra-t-on à dater approximativement ces traces de construction ...



Étude et photos Michel Maillé
Fours à chaux
Toujours aux environs des dolmens, deux constructions circulaires sont les restes de fours à chaux ; ils sont bâtis en pierre sèche et leur diamètre est supérieur à 5 m. Si l'un d'eux est à l'état brut, quelques traces de mur autour d'une cavité, l'autre a été nettoyé et sa base montre un bel appareillage :
Pour être complet, il faut signaler l’existence d'un quatrième dolmen sur le plateau mais isolé des trois autres :

- D : Beau dolmen aux dalles imposantes ; les archéologues du coin pensent que la position et la forme des dalles (typiques de la région) ne pouvaient être qu'un dolmen effondré par la forte pente :

Documentation : "Inventaire des sites et vestiges archéologiques de la région de Saint Affrique" de Jean Poujol, 1986




Confirmation donc de l'occupation très ancienne du site.
Et en quittant le site, reprenez la route vers Tiergues par la D 9 et admirez sur votre droite les terrasses autrefois couvertes de vignes. Magnifique travail réalisé avec soin sur cette forte pente, on y voit encore les "maisons des vignes", les escaliers et les portes au bâti soigné :
Ce voyage dans le temps ne peut laisser personne indifférent quand on imagine le travail que ces vestiges représentaient à une époque non - mécanisée !