Site archéologique du Sabel, Les Costes Gozon, 12400, Sud-Aveyron

Le site archéologique du Sabel

Les « Avants-Causses » sont faits de roche calcaire formée à partir de la vase déposée au fond de la mer pendant les quarante millions d’années que dura le Jurassique, une des trois périodes de l’ère secondaire. A la fin de cette période, il y a 64 millions d’années, le plissement alpin souleva cette vase de la mer jurassique et créa les Causses.

De nombreuses espèces animales disparurent, en particuliers les races marines mais aussi les dinosauriens sur terre. Ce qui laissa la place aux mammifères et aux hommes. Le plateau ainsi formé culmine à 700 ou 800 m d’altitude. C’est là que se situe « Les Costes Gozon », 180 m au-dessus de la vallée du Len.

Occupé par l’homme depuis -3000 à -2000 ans, le site archéologique du Sabel comprend un dolmen, des tombes rupestres, des sarcophages pour le cimetière mais aussi un habitat ancien avec pressoir et traces de constructions diverses.

Plan du site :

Le parcours d'orientation du Sabel a été inauguré en 2006 avec les anciens panneaux. Depuis, d'autres leur ont succédé et à ce jour, il est possible de le suivre grâce à son portable !

Souvenir : en observant bien certains piquets de bois, il y a une encoche avec une pince munie de piques : le "joueur" y passait sa carte, il appuyait sur la pince et une série de trous, différente à chaque poteau, était dessinée sur le carton, c'était l'ancêtre de QRcode et la preuve du passage du candidat à cette borne ... 

- Les tombes

L’ensemble est situé à Pinsac, commune des Costes Gozon. Le fouilles débutèrent vers 1950 effectuées par Marie-Louise et Pierre Cabanes, instituteurs au village et archéologues reconnus. Au total, 53 tombes wisigothes ont été dégagées soit un tiers de la surface probable du cimetière. Elles sont de différents types, les couvercles ayant presque toujours disparu :

Fouilles de 1987

Le sarcophage et son tumulus :

Le tyrannosaure, œuvre de André Debru :

Entre 1952 et 1954, au cimetière bas, furent mis au jour 14 tombes rupestres (creusées dans la roche), les couvercles en dalles calcaire ont presque tous disparus. Furent trouvés des ossements du quatrième siècle (carbone 14), une plaque-boucle, un couteau en fer et des tessons de poterie en céramique qui permettent de dater le site au VIII^e siècle de notre ère.

- L’habitat ancien

Pour y parvenir, suivre le fléchage. Première construction : le « bâtiment énigmatique » ! Appuyé contre le rocher, il possède une niche avec étagère d’où l’idée qu’il ait pu être une retenue d’eau près d’une source captée, mais ce n’est qu’une hypothèse ...

Puis un peu de marche sur un chemin bordé par un mur en pierre sèche ; il était autrefois recouvert de dalles plates qui le protégeaient. On trouve aussi des alignements de pierres dressées plantées au sol. A la limite de deux propriétés, une dalle est gravée d’un signe inconnu.

Compte-rendu de Pierre Cabanes

Enfin, c’est le « Mas Viel » (mass biel) qui signifie ancien village. P. Cabanes estimait que son occupation pouvait aller du Néolithique au Haut Moyen Age. Il était entouré d’un mur d’enceinte encore visible par endroits. La base des constructions sont aussi en pierre sèche mais la partie supérieure était en bois, qui a disparu, et couverte de chaume. Toutefois, certaines grosses pierres montrent des trous qui étaient des encoches pour fixer les montants en bois. On y a aussi retrouvé un sarcophage :

Mais c’est le pressoir, dont il ne reste que les éléments en pierre, qui est la partie la plus intéressante de ce hameau :

- un gros rocher en gré est creusé d’une cuvette, la maie ; elle recevait les fruits à écraser pour obtenir le jus ; elle fait environ vingt litres, contenance pour un pressoir à noix,

- une autre pierre lourde articulée sur des montants en bois broyait les fruits,

- un contrepoids (pierre ronde et trouée) enfilé sur un montant donnaient une force de pression plus grande.

Dans un bâtiment rénovée, on peut trouver toute la documentation sur le site :

Un peu à l'écart (voir plan), le dolmen de Pinsac-Rajal, détruit, a été remonté dans le champ d'origine.

Lors de fouille, en plus des ossements, on a trouvé des poteries, des armes, des outils, des objets de parures qui permettent de le dater.

Il est situé dans une parcelle nommée "La Dragonnière". C'est aussi le nom d'une grotte située à environ 3 km au Sud-Est des Costes Gozon. C'est là que "Dieudonné de Gozon, Grand Maître des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem aurait exercé ses chiens pour délivrer ensuite l'île de Rhodes du fameux dragon".

Suivre le chemin après le dolmen jusqu'au virage, à droite ; au bout, la belle ruine d'une maison :

Le chemin fléché mène à la grotte "La Dragonnière" :

Le ruisseau qui en sort, rejoint par d'autres, se jette dans le Dalix  au niveau de La Sabaterie puis le Len :

Nous sommes à environ 450 m d'altitude, Pinsac est à plus de 600 m !