Les niches votives de Saint Affrique, 12400, Sud-Aveyron
Les niches votives de Saint-Affrique
et l'histoire des rues
En 1854, Saint-Affrique et ses environs furent la proie d’une épidémie de choléra qui s'éteint le 8 septembre. En reconnaissance pour la Vierge Marie qu'ils ont priée afin qu'elle les protège, les habitants font creuser des niches dans les murs de leurs maisons et y place une statuette la représentant. Voici l’histoire de la naissance des niches votives.
N’ayant pas trouvé de liste de celles qui existent encore, il ne restait plus qu’à sillonner la ville le regard vers le haut (souvent niveau 1er étage) pour les chercher ! Beaucoup se situent dans la “villotte”. D’autres sont disséminées dans les quartiers que je situerai au fur et à mesure. Elles sont accompagnées par l’histoire de la rue d’après le livre de Jean Carel “Notes documentaires pour la connaissance de Saint-Affrique” '2001).
D’abord, honneur à la Vierge qui domine Saint-Affrique sur le Puech Bourrillou :
Le Puech Bourrillon est un terrain plat d’une ancienne ferme située sur la hauteur de Saint-Affrique entre la rue des Tendes et l’avenue de Caylus. Cette terre labourable se retrouve dans le cadastre de 1810. La statue monumentale de la Vierge Marie a, selon la tradition, était érigée lors de l’épidémie de choléra de 1854. Elle était encore éclairée la nuit en 1940.
La place François Fabié
C’était sans doute la place d’un quartier qui partait de la rue des Tendes et descendait jusqu’à la Sorgues, formant le faubourg de la Grave. Autrefois appelée "Aire de Vabre", elle porte ce nom depuis le 21 avril 1929.
En 1931, est agrandie pour être équipée d’une bascule (pour un prix de 7500 francs) et accueillir le « foirail aux cochons » jusqu’après la guerre 1939 / 1945. On y trouvait le « Café-restaurant-Peyrotte » où vécut le « suisse » Arcier, un géant qui porta la « hallebarde » aux cérémonies religieuses de 1930 à la fin de la guerre. On pouvait encore voir l’enseigne jusqu’en 2019, année où la façade fut repeinte :
Elle porte familièrement le nom de « place des quatre vierges » en raison des vierges votives que les habitants ont placées sur leurs maisons lors de l’épidémie de choléra de 1854. Ces niches, avec ou sans statuettes, sont encore visibles.
Et une niche vide proche du restaurant "Le chat qui dort" :
Les rues adjacentes de la place François Fabié sont la rue de la Redoute, la rue des Remparts, la rue des Tendes Basses, la rue de L’Industrie et la D 50 représentée par l’avenue du Dr Blancard et la rue des Potiers
Rue des Remparts, qui aboutit près de ce restaurant :
La rue de l’Industrie est l’ancienne rue de l’aire de Vabre ; elle faisait partie du chemin d’intérêt commun n° 10 du Truel à Saint-Affrique ; elle fut déclassée en 1882 au profit de la rue des Potiers. Son nom définitif fut donné le 5 avril 1848 ; une niche est située à l'angle de la D 50, de la rue des Potiers et de la rue de l'Industrie :
La rue de la Redoute est parallèle à la rue des Remparts :
La rue Michelet, ancienne rue de la Grave, était le cheminement vers l’actuel faubourg des Cazes et les villages de Camaras, Savignac, Bournac et Broquies. Ce tracé fut remplacé par la rue Général de Castelnau vers le XVIIe siècle après la démolition des remparts :
La rue de la Grave relie la rue de la Redoute à la rue de l’Industrie :
La rue des Tendes fut le premier chemin vers Caylus où se dressait le château des seigneurs ; selon certains historiens, s’y trouvait l’agglomération ancestrale qui devait donner Saint-Affrique. Elle fait le tour du Puech Bourrillon. Le nom de « Tendes » désigne les étendoirs pour les draps sortant des moulins à foulons qui se trouvaient sur le ruisseau de Monnagues accessible directement par la rue des Tendes-Basses :
Cet ensemble formait le faubourg de la Grave, très ancien, qui s’étendait jusqu’à la Sorgues ; le parking actuel est construit sur une zone en permanence remblayée par les crues ; s’y trouvaient les jardins où l’on étendait les peaux. Il y avait deux fontaines : la fontaine du Birot (ou des pères) pour le haut du quartier et la fontaine de Pradeilles pour le bas.
Jadis rue de la Grave puis rue des Cazes, la rue du Général Castelnau pris son nom en l’honneur de celui qui est naît au n° 20, une plaque en rappelle le souvenir. Il avait fait la guerre de 1870 à l’age de 20 ans ! Elle franchit le Monnargues au pont de Pradeilles et à côté du moulin et de la fontaine du même nom.
Une des niches les plus décorées de Saint-Affrique se situe au-dessus de la porte :
Au-delà de la fontaine de la Résistance, elle devient la rue Pompidou :
La Rampe de l’Ancien Gué est à l'angle de la rue du Général Castelnau et du boulevard Charles de Gaule, une niche sur la deuxième maison vers la Sorgues :
De l'autre côté du Boulevard de Verdun, le vieux quartier de l'église.
La rue Kléber a pu être la limite du lit de la Sorgues jusqu’à la construction des remparts ; elle s’est appelée rue du Portail Pradeilles puis rue Saint-Roch. En 1662, les religieuses de Notre-Dame furent autorisées à établir leur couvent sur les anciens remparts ; il appartenait encore à leurs descendants quand le quai de l’église fut construit en 1891 :
Le nom énigmatique de la rue de la Force apparaît dans un « plan d’ensemble de la place aux Herbes & des abords » dressé en vue de la reconstruction de l’Hôtel de Ville (26 juillet 1851). Elle rejoint la rue Valérie ; on y voit une porte ancienne datant peut-être du XVe siècle :
La rue Soubayrol remonte au moins au XIIIe siècle, c’est l’une des plus anciennes ; au n° 37 s’ouvrait une porte du XIVe siècle ; elle débouche sur la place des Casernes depuis les années 1960. Elle est aujourd’hui coupée par l’Îlot Voltaire nouvellement créé et les niches ont disparu :
La rue Théron est parallèle et se termine sur une placette où se trouvait une fontaine jusqu’en 1898 ; elle est aussi coupée par l’Îlot Voltaire et une niche a disparu dans les démolitions :
Il y avait aussi la niche de l'église orthodoxe copte :
La rue Voltaire est l’ancienne « Carrieyra d’en Bernat Guilhem », sans doute le nom d’une famille qui y demeurait. Le 11 septembre 1831, le conseil municipal vote pour la construction d’un aqueduc passant dans cette rue pour amener l’eau de la fontaine de la Place aux Herbes à la rivière. La rue se termine en impasse, la rue de l’Unité, actuelle rue Louis Blanc. La Carrieyra de la Sabataria, la rue Jean-Jacques Rousseau d’aujourd’hui se prolonge jusqu’au Pont Vieux par la rue du Vieux Pont. Elle est parallèle à la rue Voltaire et entre elles, les maisons sont imbriquées avec des cours intérieures qui les faisaient communiquer :
Sur le pignon du n° 10, une petite niche rescapée :
Aire Saint-Antoine en 1810 puis aire de la fraternité en 1848, le boulevard Victor Hugo, ou rue du marché, a été construit sur l’emplacement des fossés. Maisons étroites exposées au Sud côté ville ancienne (rue du Théron), immeubles plus larges côté extérieur exposés au Nord, construits alors que le quartier des Albarèdes était encore couvert de jardins !
La place de l’Abbé Bessou a toujours été la « place de l’église » mais elle s’est agrandie au fil des constructions de la quatrième puis de l’actuelle église et de son agrandissement. Le cimetière qui l’entourait a disparu vers le XVIe siècle. Une niche est sur la façade du presbytère :
De l'autre côté du Boulevard Victor Hugo se situe le quartier des Albarèdes.
Une « albarède » est un lieu planté de saules blancs. Le quartier des « Albarèdes » était un faubourg hors des remparts médiévaux où ils devaient pousser au bord du ruisseau du Maxillou et où l’homme commença par planter des jardins. La rue des Albarèdes est la principale, elle est coupée par la rue des Myrthes, la rue du Levant et aboutit dans la rue Chevreuil qui se termine face à la Poste.
Ce quartier s’est construit tardivement, vers le XIXe siècle ; auparavant, il était occupé par des artisans attirés par la proximité de l’eau ; il demeure relativement aéré par des jardins.
Rue des Albarèdes, la statue de l’une niche votive se présente tantôt de face tantôt de dos :
Les noms des rues du Levant et des Myrthes sont attestés en 1895 :
La rue Pasteur relie le boulevard Victor Hugo et la rue Chevreuil :
La rue du Progrès est en angle droit avec la rue des Albarèdes :
Un plan de 1852 montre le carrefour entre la rue Chevreuil et le boulevard de la République : la rue Chevreuil se prolonge jusqu’à la rue du Chanoine Costes (autrefois chemin de la Capelle) qui longe l’ancienne voie du chemin de fer :
La rue de la Renaissance doit son nom vertueux à la Révolution de 1848 :
Franchissons le boulevard de la République ; vers le Nord, route de Rodez, la rue Peyre Candas. Elle prolongeait la rue Grande (boulevard de la République) quand le tracé par la rue du Lion d’Or fut modifié. Pour ce, elle fut élargie en plusieurs étapes jusqu’en 1993. Louis-François-Pierre Peyre Candias , notaire protestant décédé le 31 août 1854 (peut-être du choléra) avait donné dette année-là à la ville le terrain du cimetière de Monnarghes, légué ses biens au Consistoire protestant et sa fortune au Bureau de Bienfaisance. Son nom fut donné à la rue du Griffou et à la place du Temple en reconnaissance pour sa générosité.
En bas d’une pente de 5 km, avec un tracé « en baïonnette », la rue Peyre Candas fut le théâtre de deux accidents mémorables : pendant la guerre 39 / 45, un camion allemand s’y renversa et en 1988, un camion fou détruisit les maisons de gauche, là où actuellement se trouve un petit espace vert. En 2011, des maisons à droite furent démolies afin de lui donner une largeur suffisante pour la circulation.
Avant l’aménagement de la rue Peyre Cadias, la Grande route de l’Albigeois dans les Cévennes passait rue du Lion d’Or ; elle reliait Saint-Affrique à Saint-Rome de Cernon via Tiergues jusqu’à l’ouverture (à partir de 1855) de l’actuelle D 999 (route de Millau). Au n° 9 habitait, en 1816, un sieur Peyre du Lyondor dont on peut encore voir la porte de la maison.
Le boulevard de Verdun relie le Pont Neuf au carrefour de la Caselle :
Les rues des Écoles et Paul Bert sont parallèles et commencent au boulevard de Verdun :
Peut-être y en a-t'il d'autres ...