L’église d’Amalon et le château du Trépadou, commune de Viala du Tarn 12490, Sud-Aveyron
L'église d'Amalon et le château du Trépadou
1) L'église d'Amalon
Viala du Tarn comptait 11 clochers comme le détaille Maurice Miquel lors de l’assemblée générale du Cercle Généalogique du Sud-Aveyron du 22 janvier 2009.
Dans le sommaire se trouvent : Le Minier, Saint-Symphorien, Plescamp, La Roubière.
Parmi les autres, la paroisse disparue d’Amalon (ou d'Amalou) :
Au bord du ruisseau d’Amalou (ou de Prat Long aujourd'hui)
se dressait l’église disparue de Saint-Cyrice d’Amalou, entre le Mas de la Nauq et le Moulinet sur la rive gauche du ruisseau d'Amalou.
À l’heure actuelle aucune trace n’est visible. Seul un plan se trouvant aux Archives Départementales témoigne de sa présence.
D'après le "Livre de l'épervier", la paroisse comptaient 44 feux (maisons, foyers) en 1349.
Des registres paroissiaux ont été tenus, mais le curé Antoine Costes nous signale, je cite : "À cause du brûlement de ma maison qui fut le 08-04-1692 les registres de baptêmes, mariages et mortuaires furent brûlés »
Par les registres de Ségonzac (Vabres) nous apprenons qu’une jeune fille nommée Catherine Mouls de Salvagnac, se noya dans la rivière de Sorgues le 5 mai 1669 au Gourguet de Vabres, en allant au pèlerinage de Sainte-Eutrope-d’Amalon. À ce jour nous n’avons pas d’autres renseignements sur ce pèlerinage, n’ayant pas trouvé d’autres témoignages attestateurs. »
P.–A. Verlaguet, dans son ouvrage « Vente des Biens Nationaux dans le Département de l’Aveyron » (Millau, 1931) cite sous le n° 3628 « Une terre inculte, complantée de quelques châtaigniers, dans laquelle pièce se trouve l’ancienne église et cimetière d’Amalou et un cazal dépendant dud. Amalou, municipalité du Viala du Tarn ».
Le dernier témoignage écrit sur l’église est donné par De Barrau qui déclare vers 1850, à propos du château du Trépadou : « …on en voit les ruines au-dessus de la vieille église, en face du Viala du Tarn … ». Depuis, toute trace de l’église a disparu et de nombreuses pierres de cet édifice ont servi en réemploi dans les murs de soutènement de la D 73 (qui recouvre en partie l’assise de l’église) ainsi que dans quelques bâtiments agricoles des alentours (voir ci-dessous)
En 1758, la paroisse d’Amalou vit son église transportée au Minier, à la chapelle Saint-Jacques que l’on dut agrandir. L’église d’Amalou fut progressivement abandonnée. (Alain Bernat)
En 2020, un numéro des "Cahiers d'Archéologie Aveyronnaise", n° 32, parait. Un article "Une église préromane et une paroisse disparues : Amalou" vient apporter de nouveaux renseignements. "Avec la redécouverte de chapiteaux probablement carolingiens et de nombreux éléments architecturaux en provenant, c'est tout un pan ce riche passé qui ressurgit".
Des blocs de grès taillés ont été trouvés, parfois encore couverts partiellement d'enduit et de peinture, dans des constructions proches de l'emplacement supposé de l'ancienne église ainsi que dans le talus de la route. Une étude a été menée.
Plans d'aujourd'hui :
Aspect possible de l'église d'après une gravure ancienne :
Détails trouvés par Alain Bernat lors de sa recherche sur site des pierres provenant sans doute de l'église :
- dans une grange située près de la ferme bio Fonsoulens (pour info, privé, demander l'autorisation) :
- dans une autre grange près du chemin de rando :
- D'autres ont été trouvées dans des vieilles granges du Trépadou et du Minier.
Dans un abri, des colonnes et chapiteaux étaient stockés, il se pourrait que ce soit les vestiges de l'arc triomphal. L'ancien propriétaire en a fait don à la collectivité afin de les protéger, bravo !
Pour plus d'infos, à lire absolument le "Cahier d’Archéologie Aveyronnaise", n° 32.
2) Le château du Trépadou
Trépadou : issu du bas-latin Trepatorio, l'occitan moderne Trépador signifie trottoir, dans le sens bordure, lieu où l'on marque le pas, où l'on trépigne. C'est une plate-forme appelée le Palier.
Environ 600 m après la bifurcation de la D 73 vers le Viala du Tarn, un chemin de terre monte sur la droite sur les flancs du causse de Concoules (c'était le chemin d'accès depuis le Pinet) :
C'est le départ de la piste sinueuse vers le château du Trépadou.
En vue aérienne, cela donne :
Par endroits, la roche est à nu, on y voit les traces de roues des charrettes :
Après une heure de marche environ, au niveau de cette faille se trouvent les quelques vestiges encore visibles et décrits par de nombreux auteurs (quelques extraits et des plans) :
Une hypothèse : à partir d'une faille naturelle agrandie par l'homme, des pierres du château auraient été extraites à cet endroit, ce serait "une première carrière".
De l'autre côté, la vue plonge sur le Tarn et Le Mazéga d'où est prise cette photo :
En se penchant, on aperçoit les restes des fondations en pierres taillées accrochées à la roche :
Deux photos réalisées par les archéologues sont plus parlantes :
Jusqu'en 1975, se dressaient encore des murailles impressionnantes ; elles furent utilisées pour la construction de la nouvelle route forestière !
Le château fut probablement abandonné au XVe siècle au profit du Viala. C'est tout un ensemble de bâtiments qui se trouvaient autour du château dominant sur sa plateforme naturelle :
- Le village sous le château était encore habité en 1580, mais ne l’était plus en 1643.
- La citerne est encore visible, caractéristique avec sa forme triangulaire :
- les remparts, la basse cour, une chapelle, des jardins, ne sont que difficilement repérables pour le novice, mais des tronçons de murs bien construits sont nombreux.
Deux chemins partent du site, l'un vers Le Minier, l'autre vers Montjaux.
Pour plus d'infos, à lire absolument les "Cahiers d’Archéologie Aveyronnaise", n° 22 et 24, par Marc Vaissière.