L'église de St Pierre d'Issis, Camarès,12360, Sud Aveyron
L'église de Saint-Pierre d'Issis
C'est l'une des plus anciennes églises du Rouergue !
Elle est située au bord de la D 902, à l'entrée de Camarés en venant de Saint- Affrique par la D 999. Une croix marque l'entrée sur la route :
Documentation de René Julien dans "Camarès en Sud-Aveyron".
En l'an 883, la comtesse Berthiez, veuve de Raymond comte de Toulouse, donne au monastère de Vabres sa propriété d'Exinis (Issis) maison de maître et sa chapelle, fondée en l'honneur de Saint-Pierre ou de Saint-Hippolyte.
Jusqu'en 1312, le monastère devient évêché et les curés sont nommés par l'évêque.
A la Révolution, le curé était Carrière de Frayssinous qui immigra en Espagne ou en Italie. Au 1er Empire, la paroisse n'était plus reconnue. Toutefois il y avait un prêtre qui jusque vers 1830, il était logé, nourri et payé par les paroissiens. A sa mort, les vicaires de Camarès venaient dire la messe moyennant une rétribution annuelle.
La paroisse a ensuite concerné le hameau de Saint-Pierre mais aussi celui de Riols et celui de Carrier, petit village maintenant abandonné dans la forêt au dessus de Saint-Pierre. En 1843, la paroisse Saint-Pierre d'Issis compte compte environ 234 habitants :
- Carrié : 72,
- Fabrègues : 22,
- Saint Pierre : 25,
- Mas d’Arlet : 4,
- Ramondenc : 21,
- Mas d’Azaïs : 6,
- La Bourriette : 64,
- Molières : 9,
- Campalvié : 11.
Elle devient succursale de Camarès avec nomination d'un curé. Le 1er a été Pierre Lacaze de 1844 à 1877, le dernier, Louis Gély de 1907 à 1916. Après sa mort, la paroisse n'eut plus de pasteur.
La chapelle Saint-Pierre d'Issis fut sans doute la 1re église matrice de Camarès. C'était un prieuré, la maison voisine servant, semble-t-il de logement aux moines puis, plus tard, de presbytère.
La construction de la chapelle actuelle date essentiellement du XVIIe siècle, sauf le clocher qui est plus ancien.
Les travaux
En 1847, construction du presbytère et réalisation du jardin, de la terrasse et de la muraille ; les chapelles restent humides, en 1855, ouverture des fenêtres, un escalier remplace l’ancien presbytère sous le clocher pour y accéder. L’entrée construite sur le pignon en 1638 est déplacée vers sa position actuelle.
En 1885, sont faits le crépi, le badigeon, le marchepied de la stalle en bois sculpté, un confessionnal du même style, une chaire, un parquet devant l’autel, le lutrin, six fenêtres à carreaux et une rosace :
Un tableau de Saint-Pierre aux Liens est posé derrière le maître-autel. Deux des quatre chapelles reçoivent un autel, l’un en marbre blanc (chapelle de la Vierge), l’autre en marbre noir (chapelle Saint-Joseph). Et enfin, une chemin de croix ornent les murs et un grand Christ fait face à la chaire (aujourd’hui, elle est posée au sol dans une chapelle). Cette année-là, 34 confirmations sont célébrées dont 20 de Briols et de Verrières.
En 1906, c’est la loi de séparation de l’église et de l’état ; de 1907 à 1916, Louis Gély fut le dernier curé, il est enterré dans le cimetière de Saint-Pierre ; l’église est fermée aux paroissiens, le presbytère fut rattaché au domaine voisin ; Montplaisir et Ramondenc sont rattachés à Verrières et la paroisse Saint-Pierre à Camarès.
Anecdote : les chaises étaient payées 2 F l’an, 75 c les bancs et tabourets, les chaises volantes 5 c par office. Tout a disparu !
En 2004, des travaux ont été réalisés à l’intérieur de l’église et à la flèche du clocher ; en 2008, la toiture fut refaite.
- Dans le jardin se trouve une croix cassée :
- La porte d'entrée est surmontée de cette clé de voûte portant l'inscription : Dono D : I : R. 1638
- L'église est construite selon un plan allongé, deux chapelles flanquent le coté Nord de la nef et une au Sud ; elle est éclairé par des baies en arc brisé. Une clé de voûte datée de 1633 orne le chœur ; une dalle gravée est incorporée au sol de pierres :
- Une tour-clocher flanque le coté Sud au niveau de la croisée du transept ; elle a une toiture en pavillon très aplatie ; un escalier mène au clocher et à la chambre campanaire :
L'édifice est épaulé de contreforts, la nef a une toiture à double-pans, ainsi que les chapelles latérales :
- Le cimetière :
L'église est entourée d'un cimetière herbacé cerné d'un muret de pierre, les tombes sont souvent très anciennes, parmi elles, celle de l'abbé Louis Gély, dernier prêtre :
Plus récemment, divers travaux ont été financés par la commune de Camarès, intérieur, fenêtre, toiture de lauze (2014). Des problèmes d'humidité persistent mais de gros travaux seraient nécessaires ! La chapelle retrouve vie en accueillant des expositions entre autres, et en figurant chaque année dans la liste des sites à visiter lors des journées du patrimoine en septembre.
Le GAEC de Saint-Pierre d´Issis jouxte la chapelle ; cette exploitation agricole pratique le sylvopastoralisme. Les travaux de démontage d'une bergerie se sont révélés utiles pour Michel Simonin qui a récupéré une partie de la charpente pour des travaux à Montaigut.