Camarès méconnu, 12360

Publié le par Charline

 Camarès méconnu

Tout d'abord, l'origine du nom : l'homme est arrivé entre 4500 et 2500 ans avant J.C. L'apogée de la civilisation Celte s'étend du VIe au Ie siècle avant J.C. Une tribu de Celtes d'origine indo-européenne s'est installée dans le Sud-Aveyron dans un lieu accueillant, sources, rivières, plaines fertiles et lui donne le nom de KAM-AR qui devient CAMARRE puis Camarès.

René Julien, "Camarès en Sud-Aveyron"

Dans ce chapitre, vous ne trouverez pas l'histoire du château et de sa restauration, ni des photos du Rougier et autres lieux touristiques indiqués par l'Office du Tourisme, mais des lieux cachés qui ont une valeur patrimoniale ou historique.

Pas d'ordre particulier, il faut picorer les infos au hasard !

- La "cabane pointue"

Les caselles sont des constructions bâties avec les pierres extraites des champs afin de les rendre cultivables. Elles sont liées à la conquête paysanne du sol, commencée vers la fin de l’Ancien Régime et poursuivie durant la majeure partie du XIXe siècle.

Il y en a de toutes formes mais dans la campagne de Camarès, s'élève une caselle localement appelée la "cabane pointue". Elle est née de l'imagination d'un ouvrier maçon de la ferme de Cazelle, appartenant en 1750, date de sa construction, à Masars de Mazarin. Suite à un pari, elle est construite en pierres sèches, sans charpente et avec une dalle inclinée au sommet en guise de fermeture. Elle possède de vrais encadrements de porte et de fenêtres qui devaient pouvoir se fermer (traces de gonds) et, le luxe, une cheminée !

André Fages dans "Caselles et Pierre sèche" l'avais déjà remarquée en octobre 2000.

Aux alentours, quelques jasses dont une coiffée de végétation :

- La noria

Ce qui est dit au sujet de la noria : ce moulin-manège datant du XVIIIe siècle abrite une noria de 70 m2 d'emprise au sol, s'étendant sur deux niveaux. Au-dessous se trouve une écurie qui entoure un puits, constitué d'un tube maçonné de grès à section rectangulaire d'environ 3 mètres sur 2 mètres, pour 10 mètres de hauteur. L'étage est accessible par une rampe où la noria est centrée pour y développer un rayon de rotation maximum de 3 mètres. La noria compte 40 augets (récipients) de 12 litres de contenance suspendus à une chaîne de 40 maillons. Les augets versent l'eau dans un caisson en zinc qui alimente un tuyau en fonte inclus dans l'épaisseur du plancher.

Un canal de pierre (aqueduc) implanté sur la limite de la propriété, long de 112 mètres, ramène l'eau jusqu'à la rue du Barry, qui fut l'entrée du bourg au XVIIIe siècle. Ce canal est inclus dans l'épaisseur du mur et traverse les piles des arches. Des gargouilles versaient l’eau sur les cultures ou des canaux annexes, disparus aujourd’hui, ainsi que dans un bassin situé environ au milieu du réseau."

Avant restauration :

En 2016, suite à l’acquisition de la parcelle par la commune, une souscription avait été lancée par la Fondation du Patrimoine complétant sa dotation initiale de 10 000 €, à hauteur de 5 000 €, parmi un total de 80 000 € nécessaires aux travaux», explique le maire de Camarès, Jacques Bernat.

Ce financement a aussi bénéficié de 10 000 € du mécénat Agno’Interpro. «Il existe des norias comparables au Maroc, en Syrie ou en Afganistan», précise Jacques Bernat, satisfait de la renaissance de cet ouvrage inscrit sur la Route des Moulins relayée par le parc naturel régional des Grands Causses, dans le cadre du projet «les Moulins : un autre regard».

Après restauration

On voit très bien les augets rectangulaires ; retirez le frein et poussez dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, quand l'effort devient plus pénible, l'eau arrivant du Dourdou dans le puits central s'accumule via les augets, dans un caisson qui la dirige vers l'aqueduc. Autrefois, un cheval ou un âne faisait tourner l'ensemble ; ils étaient logés à l'étage inférieur.

Ne partez pas, visitez les jardins à l'arrière

Mais l'utilisation de l'eau du Dourdou ne s'arrête pas là ; il faut descendre à droite des bâtiments vers le lit de la rivière pour découvrir d'autres systèmes ingénieux pour l'arrosage des cultures, la visite des jardins est dépaysante.

En longeant Le Dourdou, on rejoint la rue du Grabas (à côté de l'hôtel restaurant du Vieux Pont) et le centre ancien de Camarès. Sur le trajet, on peut rencontrer :

Pompe à balancier
Pompe à roue
¨Pompe à bras
Puits

Autre style rue des Jardins (face à embranchement vers Saint-Meen) :

- Cimetière des Crouzette au-dessus de l'église ;

René Julien, "Camarès en Sud-Aveyron"

Ce cimetière est relié vers la ville haute à la rue du Jeu du Ballon par le chemin de l'église :

Vue du haut :

Dans cette rue, une fontaine :

La ville compte d'autres calades :

La Nouvelle Côte, vue de la rue de l'église
Calade Camarès - Ville Haute

- La Prison

A l'arrière de la voie romaine, côté rivière, on peut apercevoir l'ancienne prison, avec ses trois fenêtres à l'étage et une porte en bas :

- Quelques frontons à rechercher :

Voie romaine 1616
1658
Sur une tour 1649

- Cimetière Émile Cartalhac

Dans la rue principale en allant vers le centre, à droite, une plaque attire l'attention :

Dans le Sud-Aveyron, Émile Cartilhac est connu, entre autre, pour la fouille de nombreux dolmens.

- Maison Bertin de Tourlan

Facilement repérable à son "Clocher" :

René Julien, "Camarès en Sud-Aveyron"

- Laur : Château de la famille de Bœuf (XVIe siècle), vendu en 1748 à Jean Durand

Sur la D 902 reliant Camarès à Fayet (puis Lodève), après une boucle du Dourdou, à gauche, une belle demeure : Laur.

La passerelle

Un chemin mène à un pont submersible traversant le Dourdou. Il remplace un ancien pont en pierre dont on peut apercevoir les vestiges ; ils étaient surmontés de poutres métalliques recouvertes de bois mais lors d'une crue, seuls les piliers ont résisté :

Dans le livre René Julien, "Camarès en Sud-Aveyron", l'auteur nous montre les différentes vies de cette passerelle.

Ceci est visible du pont actuel :

Le moulin de Laur (Privé, voir le propriétaire).

L'ancien moulin à grain et d'irrigation a une deuxième vie ; après de longs travaux, il est transformé en gîte.

Quelques explications de René Julien (voir plus haut) :

Mariage et moulin de Laur par Al Canton

- La Magnanerie

Sur la carte, un peu avant Laur, il est écrit : Magnanerie. Une magnanerie ou magnanière (de l'occitan magnan, qui désigne le ver à soie du bombyx du mûrier) est un ancien lieu d'exploitation de sériciculture traditionnelle, c'est-à-dire l'élevage du ver à soie.

Il fut pratiqué au XIXe siècle ; en 1869, des cartons de graines de vers à soie venus du Japon sont arrivés à la mairie. L'élevage se faisait à Laur entre autres. Certains mûriers sont encore visibles au bord de la route.

Ceci n'a rien d’exhaustif une suite viendra, un jour !

 

 

 

 

 

 

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D
Très intéressant ! Merci. Regard et indications précieuses que je n'avais pas encore trouvés dans d'autres articles.
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