Gissac, commune de Camarés, 12360, Sud-Aveyron

Publié le par Charline

Gissac, le village

Gissac est une discrète commune du "Rougier de Camarès" mais c'est oublier que célèbre "Château de Montaigut" est implanté sur ce territoire  à une dizaine de km !

Gissac, commune de Camarés, 12360

Tout proche aussi, Sylvanés et son abbaye ...

Gissac possède son patrimoine, plus caché. Une centaine d’habitants (180 en 1782) s’étalent sur un plateau (190 m au-dessus de Camarès), 31 km² environ entre les vallées de la Sorgues et du Dourdou , séparées par le massif de la Loubière, à une vingtaine de kilomètres au Sud de Saint-Affrique.

- L’altitude de la mairie de Gissac est de 588 mètres environ.
- L’altitude minimum et maximum sont respectivement de 351 m et 769 m (sommet du ravin de Bouis).

En 1831, Gissac et Montaigut sont réunis, chef-lieu : Gissac. Depuis 2006, l'ensemble est rattaché à la Communauté de Communes du Rougier de Camarès.

Le sol de cette région est très ferrugineux, ce qui explique le terme de "Rougiers". L'occupation est très ancienne :

- Au mont Ramel, à 630 m d'altitude, la végétation cache un oppidum et les vestiges d'habitat qui se prolongea jusqu'à l'époque mérovingienne ( Ve au VIIIe siècle). On y a découvert un riche mobilier du Ve siècle et de nombreux ossements.

- On trouve aussi des vestiges gallo-romains et des sarcophages wisigoths, dont un dans le cimetière derrière l’église. Le village s’appelait Jenciacium (1133). 

Gissac, commune de Camarés, 12360, sarcophage

Camarès - Gissac

En partant de Camarès, suivre la D 10 ( le long du ruisseau d'Andabre) après le Pont Neuf, Gissac se situe 180 m plus haut ! Visitons les stations thermales traversées et dépendantes de Camarès :

Stations thermales, commune de Camarés, 12360
René Julien, "Camarès en Aveyron"

A gauche au croisement, l'entrée de la ferme des Caselles, propriétaire de la "Cabane pointue".

A cette croix, tourner à droite :

Gissac, commune de Camarés, 12360

Prugnes-les-eaux, situé sur le ruisseau du même nom, est un site très ancien où furent observés des sarcophages. Ce fut en 1121 une cité hospitalière qui possédait : les mas d'Usclat, de Galinière et de Cazelles. Jusqu'en 1802, elle faisait partie de la paroisse Prugnes - Faragous ; à leur séparation, Prugnes est rattaché à Camarès. L'église de Prugnes fut dédiée à Sainte-Marie-Magdeleine et la cloche fut bénite en 1725. Disparue, elle est aujourd’hui matérialisée par une croix pattée en grès rouge située sur le chemin de la Serre :

Voici sa magnifique bergerie voûtée et sa croix  discrète :

Prugnes, commune de Camarés, 12360
Prugnes, commune de Camarés, 12360
Prugnes, commune de Camarés, 12360

La bergerie photographiée par René Julien dans "Camarès en Sud-Aveyron"

A gauche, l'entrée arborée d'autrefois :

Prugnes, commune de Camarés, 12360

L’établissement Prugnes avec les sources Madeleine, Les Princesses et Les Roses. Les 3 sources sortent dans des fissures du grès permien, le captage consiste en un petit bassin en ciment recouvrant l’émergence dans la cave de l’établissement. Un robinet permet la mise en bouteilles. L’eau est consommée sur place.

"La source ancienne est un puits appelé « La source de la Princesse – 1151 ». Elle aurait été mise en vogue par les Hospitaliers. L’eau a une température de 14°. Elle a été analysée par le docteur Caucanas en 1802, par Coulet et Bérard en 1825, par Limousin et Lamothe en 1842. En 1870, l’Académie Royale des Sciences considère ces eaux minérales comme étant « les plus considérables et les meilleures dans le Royaume ». Elles sont légèrement purgatives et autorisent une diurèse abondante. Elles soignent les calculs. Elles sont employées pour les douleurs d’estomac, les aigreurs et les vomissements.

Sa composition rappelle celle de l’eau de Seltz. Trois sources furent exploitées :

– la source Princesse, riche en gaz carbonique,

– la source Rose, riche en fer,

– la source Magdeleine, riche en fer, la plus importante. Cette source, en 1821 est appelée « Source Solier d’Alaret ». En 1841, elle est exploitée par Antoine Solier. Après la guerre, elle fut gérée par Clément Solier (aucune parenté) et Eugène Roussac."

Prugnes, commune de Camarés, 12360
Prugnes, commune de Camarés, 12360

Le Cayla possède une eau gazeuse difficile à supporter comme boisson car elle contient beaucoup de soufre et une grande quantité d’acide carbonique (2,25 g). Elle est utilisée dans le traitement des états chloro-anémiques. Elle soigne la dyspepsie, facilite la digestion et donc augmente l’appétit.

Le Cayla, commune de Camarés, 12360
Le Cayla, commune de Camarés, 12360

(D'après René Julien dans "Camarès en Sud-Aveyron", 2016)

Puis Andabre qui est le premier site thermal reconverti. A gauche, La Colombarié, ferme installée le long du cours d'eau de la Baume et annoncée par cette croix :

Andabre, commune de Camarés, 12360

Elle se situait sur l'antique voie reliant le Carrou (quartier de Camarès) , Andabre vers Gissac (actuelle D 10 prolongée par un chemin). Sur le linteau, J B 1845 :

Andabre, commune de Camarés, 12360

Dans le bas côté de la D 10, une jolie citerne :

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360

Le ruisseau d'Andabre prend sa source à ce niveau.

Au carrefour avec la D 92, un petit panneau nous dirige vers La Bataille, belle ferme abandonnée près du ruisseau du même nom. Elle fut construite à deux époques différentes et possédait une croix dont il ne reste que le socle ; encore une belle demeure qui disparaît :

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
1758
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360

Le village de Gissac

En montant vers le village, on voit bien qu'il est divisé en deux hameaux de quelques maisons, avec un château à vocation hôtelière :

Les deux hameaux de Gissac vus de la D 10, vers Andabre

A droite, le château :

Château vu de la D 10

A l'entrée de Gissac Haut, une croix de mission sur la gauche :

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Souvenir de mission 1927

Tout droit, la rue principale de Gissac Haut, le cimetière et l'église paroissiale de Saint-Jean-Baptiste flanquée du presbytère et son beau porche :

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
René Julien, "Camarès en Aveyron"
Gissac, commune de Camarés, 12360
Porche du VXVe siècle

A l'intérieur, œuvre classée : "Saint-Bruno en prière" :

Gissac, commune de Camarés, 12360
René Julien, "Camarès en Aveyron"

A l'entrée, le joyau de l'église : un autel gallo-romain décrit par Louis Balsan en 1966 dans la "Revue du Rouergue" n°88. Il est ici utilisé comme bénitier :

Gissac, commune de Camarés, 12360

C'était la pierre des sacrifices païens de Saint-Étienne de Gissac (voir plus bas). A noter aussi le magnifique pavage

Après l'église, le monument aux morts avec croix et parterre décoré :

Gissac, commune de Camarés, 12360
René Julien, "Camarès en Aveyron"

Sur la mairie, une plaque indiquant que Vincent Auriol est passé à Gissac en 1943 :

Gissac, commune de Camarés, 12360
René Julien, "Camarès en Aveyron"

Cette plaque fut inaugurée en 1995.

Sur la façade de la maison voisine, une niche votive surmontée d'une croix rappelle qu'elle fut un couvent, et une école :

Gissac, commune de Camarés, 12360

Une autre va bientôt disparaître sous la végétation :

Gissac, commune de Camarés, 12360

Après ce premier groupe de maisons, un carrefour : à droite vers Saint-Étienne, à gauche vers le château et tout droit vers Gissac Bas. Continuons à suivre la rue principale. A souligner que cette partie du village n'était que ruines en 1989. C'est sous l’impulsion du maire de l'époque, Roger Crémien (1989- 2014) que la restauration a commencé, avec la mise en valeur de belles demeures typiques.

Gissac, commune de Camarés, 12360

Sur une petite place, le lavoir et l'abreuvoir :

Gissac, commune de Camarés, 12360

Le four à pain :

Gissac, commune de Camarés, 12360

Cette croix en face :

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360

A ce niveau, carrefour aussi pour les chemins de rando :

La rue devient un chemin vers la chapelle Saint-Jacques, construite en 1865 par Jean Bonnefous; entrepreneur de l'église de Camarès, à partir du grès de la carrière voisine. Le pèlerinage a lieu le 25 juillet :

Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques

Elle est située sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle comme le montre cette photo d'archives :

Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques
Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques
Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques
Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques
Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques

Sur l'autel, la statue de Saint-Jacques.

Sur le côté de la porte se trouvent une fente entourée de trous percés dans la pierre ; on glissait un don dans la fente et il était réceptionné à l'intérieur dans une petite urne :

Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques
Gissac, commune de Camarés, 12360, chapelle Saint-Jacques

La légende raconte une autre histoire !

En poursuivant son chemin derrière la chapelle, on arrive au Mont Ramel.

- Le château date de 1280 et fut rénové au XIXe siècle. Il fut assiégé en 1580 par les protestants. Un peu d'histoire.

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360

Cette croix est dans le parc ; et un peu à l'écart, un ensemble de "citernes" interroge : anciennes réserves d'eau ? ... Si quelqu'un a une explication sur ces bâtiments, merci de me la donner par l'intermédiaire des commentaires.

Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360
Gissac, commune de Camarés, 12360

Quelques infos : Gissac de 1780 à 1782, et au temps de la Révolution.

Si le village de Gissac est petit en surface, son territoire est grand. Dans un second chapitre, découvrons d'autres lieux intéressants. Pour cela, il faut remonter vers Montlaur par la D 105.

Les environs de Gissac

 

 

 

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