A Tournemire aussi ... , 12250, commune du Sud-Aveyron

La commune de Tournemire, suite

- Le tunnel de Tournemire, une station expérimentale

En 1992, l’IPSN (Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire) a acquis la station expérimentale de Tournemire, dans laquelle était mené des expérimentations depuis 1989 afin d’acquérir des connaissances méthodologiques et phénoménologiques sur ce type de roche, potentiellement intéressant pour un futur stockage de déchets radioactifs, mais jusque-là très peu étudié en France.

Situé dans l'ancien tunnel ferroviaire, de près de 2 km de long, creusé entre 1882 et 1888, ce laboratoire grandeur nature est utilisé à des seules fins de recherche scientifique et technique. Ce tunnel centenaire traverse la formation argileuse Jurassique du Toarcien (voir "Échelle des Temps"). La couche argileuse, composée d’argilites et de marnes, s’est déposée en domaine marin il y a environ 180 millions d’années. Située entre 200 et 250 m de profondeur, elle mesure 250 m d’épaisseur et est encadrée par des formations calcaires dans lesquelles circulent des aquifères. La présence d’une faille régionale hydrauliquement active et de failles plus locales, constituent des conditions extrêmes pour l’évaluation des propriétés de confinement d’un milieu argileux à l’échelle de millions d’années.

PS : Aucun composant radioactif n’y est introduit au titre des recherches et le site n’est pas destiné à accueillir un jour des déchets radioactifs.

Pour s'y rendre, suivre le début d'un chemin de rando : après le passage sous sur le pont de chemin de fer en entrant, à gauche (attention cul de sac), après un premier passage sous les rails, un grand bâtiment avec explication précède l'entrée du tunnel :

Le tunnel en 1925 :

- Le cirque de Tournemire.

C'est le lieu le plus célèbre de Tournemire, de nombreux sites vous le décriront ! Appelé aussi le cirque du Brias (Brias signifie fort, forteresse).

D’abord, c’est la hauteur imposante des falaises du cirque, les éboulis calcaires à leur pied et les « terres noires » autour du village que vous remarquerez.

Vous pourrez y observer :

• Près de 78 espèces d’oiseaux

• 17 espèces de chauves-souris

• 6 espèces d’amphibiens

• 7 espèces de libellules

• Près de 27 espèces de papillons

Suivre la même route que pour aller au couvent et monter par une route étroite vers la base du cirque ; se garer près de la Maison de la Chasse :

Traversez cette clairière jusqu'à la Maison des Vignes en passant sur un pont en bois qui enjambe le Brias :

C'est un gîte abritant les observateurs de la LPO :

Une large piste mène jusqu’au fond du cirque au départ du parking ; en y montant, on passe à côté de la prise d'eau qui alimente Tournemire à partir du ruisseau du Brias :

Un peu plus haut, le chemin franchit le "Pont du Diable" d'où l'on aperçoit le bouillonnement de la source à travers une végétation luxuriante :

Pour les plus téméraires, une piste en terre à 45° descend jusqu'à la sortie de la grotte, protégée, paraît-il par une grille ! Si quelqu'un peut m'envoyer la photo ?

La grotte du Brias. Une petite entrée au fond NE du cirque mène à la rivière souterraine du Brias captée pour l'adduction d'eau de Tournemire. Un premier siphon puis 600 m de galeries aboutissant à un second siphon, une courte galerie exondée bute au pied d'un puits remontant. Au total 3900 m de galeries dont 1020 m de siphons ont livré des vases gallo-romains. Il est probable que ce lieu fut un lieu de culte à l'âge du fer.

En poursuivant le chemin de rando après le Pont du Diable,  ....

..... on atteint l'altitude de 785 m au niveau de la ferme des Fournials.

En voiture, reprendre la D 23 vers Viala du Pas de Jaux. Sur la gauche, Le Puech Peyroux et son bâtiment médiéval qui conserve encore une ouverture cintrée et chanfreinée au rez-de-chaussée ainsi que les vestiges des cordons d'imposte et les traces de baies géminées à l'étage. Le cordon régnant au niveau supérieur atteste de la conservation quasi entière des maçonneries médiévales.
La demeure a connu diverses transformations notamment à l'époque moderne : l'arc du rez-de-chaussée semble avoir été modifié mais surtout au cours du XIX^e siècle où l'ensemble des baies rectangulaires de l'étage ont été percées à l'emplacement des baies médiévales. Divers aménagements peuvent être datés du XX^e siècle, époque à laquelle les toitures ont été refaites.

Le bâtiment vu de la corniche du cirque :

La demeure appartient maintenant à l'armée, la 13^e DBLE en tant que centre de formation, de soins ... La dernière réalisation se voit de loin, leur insigne :

Le Mas Allègre dont le compois de 1674 atteste l'existence. La maison actuelle, située au sud de la propriété, et ses prolongements correspondent vraisemblablement au noyau du XVII^e siècle. La date 1887, lisible sur un montant de la grange actuelle, confirme l'extension de la ferme. Photos interdites. La ferme vue de la route :

Auglans

Un hameau situé au bord de la route accueille les visiteurs qui veulent bien s'arrêter, ce qui est très rare ! Après la croix sur la gauche, un four à pain restauré sur la droite, une vieille et modeste maison a un histoire :

Sur la porte, une plaque :

En 1972, on rendit ainsi hommage à Antoine Bouviala, écrivain occitan né dans cette demeure. 

Juste après se trouve la ferme :

Un panneau annonce sa spécialité :

La grotte-ossuaire des Auglans attribuée à l'Enéolithique (la période néolithique correspond aux premières sociétés de paysans, est comprise entre 6000 et 2200 avant notre ère ; l'Enéolithique est la période de la fin du Néolithique caractérisée par l'apparition du cuivre et des monuments mégalithiques) à 200 m de Matharel au pied des falaises du Larzac. Petite excavation circulaire de 2 m de diamètre se poursuivant par un couloir très étroit, a livré une trentaine de squelettes.

La grotte de Matharel du Bajocien (voir "Échelle des Temps"). Deux entrées superposées dans une faille et une vaste galerie de 400 m, a été utilisée en cave à fromage jusqu'à la Seconde guerre Mondiale. Cette grotte a  livré le myriapode Chordeuma.

Arrivée au parking à gauche dans un virage ; un panneau pédagogique  "Que de choses sous terre" résume l'histoire du Plésisaure et du Combalou.

Le chemin de terre mène, à gauche à la célèbre croix de Gréponac ...

De là, le spectacle est magnifique, vue sur Tournemire à l'avant, Roquefort au loin et les fameuses terres noires :

Je ne m'attarde pas plus, de nombreux sites vous montreront d'autres vues.

... et tout droit la piste qui contourne le cirque.

Plusieurs dolmens sont implantés sur le plateau mais un seul est sur la commune de Tournemire : le dolmen de Coste-Plane, daté du Néolithique et appelé aussi dolmen du pont du diable. (fléché). Les autres sont sur la commune de Viala du Pas de Jaux.

En suivant le GR 71, on contourne le cirque jusqu'à un carrefour en T , à gauche, on rejoint le Pont du Diable et la Maison de la chasse (vue plus haut). Tout près, Les Arnals, ferme du XIX^e siècle située sur la corniche du plateau du Larzac à proximité de jasses de parcours, est indéniablement liée à l'exploitation des ressources du causse. Des chanfreins, observés sur les encadrements des ouvertures de la partie centrale, laissent supposer une datation plus ancienne. Les deux extensions Est et Ouest sont plus récentes.
La voici il y a ... années :

Et aujourd'hui; peu à peu dévorées par la végétation :

En reprenant le GR 71, les jasses annoncées sont encore visibles :

La piste continue jusqu'à un petit carrefour , un chemin étroit descend vers la gauche ; en le suivant, vous reviendrez au niveau du Tunnel de Tournemire, vu précédemment ;

Au bout du chemin, Les Fournials, est une ferme datant vraisemblablement du XIX^e siècle, aujourd'hui utilisée comme gite touristique.

Quelques photos anciennes extraites du site  Occitan - Aveyron.

Tout autour, ce n'est pas le désert ! L’agropastoralisme est un savant mélange de pastoralisme et d’agriculture. Ici, depuis très longtemps (5 000 ans !), l’homme élève des brebis sur des terres riches en herbe et en arbustes, et produit foin et céréales pour nourrir son troupeau toute l’année. Il y a tout un patrimoine lié à ces pratiques sur les causses et les avant-causses.

Pelouses sèches

Emblématiques du paysage caussenard, les pelouses sèches viennent de forêts primitives modifiées par l'activité humaine (défrichement, brûlis, culture, pâturage). C'est un milieu "naturel" aux originalités biologiques remarquables : présence d'espèces animales et végétales rares, terrain de chasse pour les oiseaux nichant dans les falaises et gorges environnantes, terres pastorales traditionnelles depuis des siècles. À la fin du printemps, les causses se parent de hautes herbes (stipe pennée) qui forment une épaisses chevelure argentée. (texte PNR Grands Causses). La présence pastorale est attestée par les clapas (tas de pierre résultant de l'épierrement), les jasses).

Au printemps, une grande variété de fleurs sauvages égaie ce paysage :

Une dernière vue dont on ne se lasse pas, au printemps :

Tournemire, le village,

Tournemire, la gare et le couvent