Chapelle de Plescamps, 12490, Viala du Tarn, Sud-Aveyron
La chapelle Notre-Dame de Plescamps
"Plescamps fut un hameau de plusieurs maisons dépendant de l’actuelle commune du Viala du Tarn. Le cadastre en conserve la trace dans le parcellaire même s’il n’en reste qu’une maison. Élevée près de ce hameau, se trouve la chapelle de Plescamps, peu éloignée du village de Pinet et de son barrage hydroélectrique : 1000 ans séparent ces deux bâtiments.
Histoire
En 924, le hameau de Plescamps constitue une « villa » dépendant du « ministerium canaviliense » ou vicaria des Canabières, division territoriale carolingienne.
Le hameau fut appelé « planos campos » en 924, dans le cartulaire de Conques, puis Plescamp, Prescam (capelle de Planis Campis vulgo de prescam, 1771), Plescans… et enfin Plescamps. Ce nom semble faire allusion à des terrains plats… tout étant relatif ! Il est vrai que l’ancien hameau fut construit sur un replat de la pente abrupte, qui du sommet du Puech d’Arques (662 mètres), plonge rapidement jusqu’au Tarn, à 280 mètres.
En 1275, Plescamps était une paroisse à part entière et le village de Pinet en dépendait. L’église actuelle de Pinet, à l’origine chapelle castrale, en fut une annexe.
Ci-dessous, l'état du hameau en 1868 :
A l'origine préroman, le bâtiment subit de nombreuses modifications au cours des siècles. A signaler, en particulier, la création de la chapelle funéraire seigneuriale au XIVe siècle. On a retrouvé, lors des restaurations, sur les murs de cette chapelle, la litre peinte à l’occasion des obsèques de Marquès de Mostuejouls, seigneur de Pinet à partir de 1335, inhumé à Plescamps vers 1337, dont existe encore la plate-tombe.
En 1988, l'abbé Cazottes, nommé curé de Pinet et de Plescamps, fut l'initiateur des travaux de réhabilitation de la chapelle. Les vestiges anciens ainsi mis en valeur sauvegardent un monument attachant situé dans un paysage grandiose. La forêt dominante fait oublier que ces terres, malgré leur rudesse apparente, ont accueilli de nombreuses générations d’hommes, leurs histoires, petites ou grandes, et leur culture."
A lire :
- Extraits de « Saint-Beauzély », de Christian-Pierre Bedel, col. Al Canton, 2008.
- Les renseignements historiques sont tirés de "Notre-Dame de Plescamps", édition de "Sauvegarde du Rouergue" n° 45, 1995.
Au Pinet, prendre la route à gauche du monument aux morts, suivre une route sinueuse et étroite pour grimper 200 m plus haut. Laisser la voiture et descendre par un chemin herbeux, on rencontre cette croix :
Arrivée à la chapelle devancée par une autre croix, déplacée du village ancien :
Elle fait partie des onze chapelles et églises du Viala du Tarn.
- L’entrée : elle se fait entre le mur de la chapelle et un muret supportant cette croix :
A gauche du porche, la tombe l’abbé Raymond Puech :
- la nef se prolonge par le chœur décalé, l’arc triomphal manque la séparation ; à droite, dressée, la pierre tombale armoriée de Marquès de Mostuejouls ; au sommet de l’arc triomphal, une fenêtre a été ré-ouverte :
- le chœur, décalé de 10° par rapport à la nef, où nous verrons l’autel, la vierge, la crédence, l’oculus, les ouvertures ….
L’autel primitif était celui qui orne maintenant la chapelle seigneuriale, il fut remplacé par autel roman, en pierre taille, surélevé :
La vierge de 1,20m de hauteur est un don d’une religieuse ursuline de Malet, résidant à Ambert (Puy de Dôme), originaire du Viala du Tarn :
Sous la fenêtre en forme de meurtrière, une crédence du XIVe siècle :
Dans le mur du fond, un oculus qui avait été fermé est ré-ouvert en 1990 par l’abbé Cazottes et orné d’un vitrail de Claude Baillon :
Autre ouverture dégagée au XIVe siècle, la fenêtre nord :
Avec la création de la chapelle mortuaire seigneuriale au XIVe siècle, le voûtement fut modernisé avec création d’arcs porteurs clés de voûte au croisements ; dans le chœur, la clé de voûte est décorée d’un agneau :
Aux quatre retombées d’arcs des culées d’angles sculptées :
Le tabernacle "a été reproduit à l’identique de l’ancien (en noyer) irrécupérable, par M. Christian Combettes, ébéniste à Millau, natif de Coudols, en août 1993" :
- La chapelle mortuaire seigneuriale
- le cimetière est accolé à la chapelle : il ne reste plus grand chose de l’enclos paroissial, ni presbytère, ni jardin.
Il faut aussi admirer l’extérieur de la fenêtre de la chapelle mortuaire s’ouvrant sur le cimetière, comprendre l’utilité des contreforts et enfin, voir le clocher avec son unique cloche :
Le 12 septembre 1992, Monsieur l'abbé Cazottes, curé du Viala, y perpétue encore le pèlerinage du 15 Août encore très fréquenté aujourd’hui.